Une semaine après le début des soldes, les grandes enseignes s’en tirent plutôt bien, mais les petits commerçants font grise mine. Et d’un secteur à l’autre, les résultats ne sont pas les mêmes.

LES PROFESSIONNELS n’en attendaient pas de miracle… il n’y en a pas eu. Quelques jours après le lancement, le mercredi 30 juin , des soldes d’été, c’est un premier bilan en demi-teinte qui se dessine. Certes, dans les réseaux de grandes enseignes (Maisons d u m o n d e , S e p h o r a , Zara, etc.), « le chiffre d’affaires des cinq premiers jours des soldes, week-end inclus, a progressé de 16,7 % par rap- port à 2020.C’est le signe que le gouvernement a eu raison de ne pas repousser les soldes de trois semaines comme l’an dernier », estime le délégué général du Procos (Fédération pour la promotion du commerce spécialisé), Emmanuel Le Roch. Si l’on compare cette fois ce chiffre d’affaires à l’année 2019, où les soldes avaient lieu sur des périodes semblables, la hausse est ramenée à 11,1 %. Voilà pour les bonnes nouvelles. Mais, côté petits commerces, les premières données sont loin d’être aussi riantes : « La chute du chiffre d’affaires avoisine plutôt 10 ou 15 % chez nos adhérents par rapport à l’an passé », estime pour sa part Marc Sanchez, le secrétaire général du Syndicat des indépendants (SDI), porte-voix de 25 000 très petites entreprises. L’explication de ces chiffres « dramatiques », selon lui, tient au fait « qu’il y a eu cette année énormément de soldes privés avant les soldes officiels », car la plupart des commerçants souhaitaient se débarrasser de stocks pantagruéliques.

Pas de quoi couvrir les pertes de 2019

Selon Stackr, le leader français du comptage des flux de piétons, qui va dans le sens du SDI, le trafic a chuté de 8,3 %, comparé au début des soldes l’an dernier, et même de 17,5 % pour l’équipement de la per- sonne (habillement notamment), tandis qu’il bondissait de 35 % dans le secteur de la culture et de 33 % pour la beauté.  Le voilà, d’ ailleurs le deuxième enseignement de ce début des soldes : d’un secteur à l’autre, les gagnants et les perdants ne sont pas les mêmes. Alors que les Français ont redécouvert — et redécoré — leur logement au fil des différents confinements, l’équipement de la maison affiche une insolente hausse de 24 % par rapport à 2019. Autres créneaux porteurs, le sport et l’habillement pour les enfants.

ODILE PLICHON

Les gagnants et les perdants des soldes d’été